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NOTES

CHAPITRE PREMIER

ORIGINES ET PRINCIPES

1. Bentham, Works, éd. Bowring, vol. X, p. 2.

2. Bowring, vol. X, pp. 13, 19, 21.

3. Bowring, vol. X, p. 11.

4. Sur le caractère critique de cette période historique, v. en particulier Hartley, Observations on Man, conclusion.

5. C'est la différence qui sépare les Newtoniens d'avec les Cartésiens. Descartes croyait aussi à la possibilité de constituer une philosophie non spéculative mais active, qui mettrait au service de l'homme les forces de la nature; mais si, dans son encyclopédie, il y a place pour une biologie, il n'y a pas place pour une sociologie; pour une médecine scientifique, mais non pour une morale scientifique, pour une politique rationnelle.

6. Hobbes, avant le temps de Newton, emploie déjà la métaphore de la gravitation pour définir le déterminisme moral: « Fertur... unusquisque ad appetitionem ejus quod sibi bonum et ad fugam ejus quod sibi malum est, maxima autem maximis malorum naturalium, quæ est mors: idque necessitate quadam non minore, quam qua fertur lapis deorsum ». Il y a dans le De Homine (chap. xi, 14) les éléments d'un calcul des biens et des maux : « Bona et Mala si comparentur, Majus est (cæteris paribus) quod est diuturnius, ut totum parte. Et quod (cæteris paribus) vehementius, ob eamdem causam. Differunt enim Magis et Minus ut

Majus et Minus.

Et (cæteris paribus) quod pluribus Bonum quam quod paucioribus. Nam generalius et specialius differunt ut Majus et Minus. Bonum recipere, quam non perdidisse, Melius. Nam rectius æstimatur propter memoriam Mali. Itaque convalescere quam non decubuisse, Melius. » Sur les trois premiers points, comparer les trois éléments durée, intensité, extension, dans l'arithmétique morale de Bentham. Sur le dernier, comparer les axiomes de pathologie mentale.

7. V. cependant (Essay concerning human understanding, Book I, chap. m, § 6) God having, by and inseparable connexion, joined virtue and public happiness together, and made the practice thereof necessary to the preservation of society..., it is non wonder, that every one should not only allow, but recommend and magnify those rules to others, from whose observance of them he is sure to reap advantage to himself. He may, out of interest, as well as conviction, cry up that for sacred; which if once trampled on and profaned, he himself cannot be safe nor secure. — Cf. Book II, chap. xx, § 2. Mais Locke ajoute aussitôt que ces observations n'enlèvent rien « au caractère d'obligation morale et éternelle que ces règles présentent évidemment ».

8. C'est seulement en 1695 que Locke annonce à Molyneux dans une lettre privée, quelques additions « relatives à la connexion des idées, qui n'a point, que je sache, été jusqu'à présent considérée, et qui a, je le soupçonne, une influence plus grande sur nos esprits, que l'on n'y prend garde habituellement ». C'est effectivement dans sa quatrième édition de l'Essai, parue en 1700, que se rencontre, pour la première fois, dans le titre d'un chapitre (Book II, chap. xxxIII,), le terme d'«< association des idées ». Locke est donc bien l'inventeur de l'expression; mais la doctrine était plus définie et plus compréhensive chez Hobbes. Quelques-unes de nos idées ont une correspondance et une connexion naturelles l'une avec l'autre. Mais, à côté de cette connexion naturelle, « il y a, nous dit Locke, une autre connexion des idées, qui est entièrement due au hasard et à la coutume; des idées qui ne sont en elles-mêmes nullement apparentées, viennent à être si unies dans les esprits de certains, qu'il est très difficile de les séparer; elles restent toujours en compagnie et l'une ne pénétre pas plus tôt dans l'entendement que son associée apparaît avec elle, et, si elles sont plus de deux à être ainsi unies, toute la suite (gang), toujours inséparable, apparaît ensemble ». Bref, Locke ne se sert du principe de l'association des idées que pour expliquer la tenacité de certaines erreurs.

9. An Essay on the Origin of Evil, by Dr. William King, late Archbishop of Dublin. Translated from the Latin, with notes; and a dissertation concerning the Principle and Criterion of Virtue and the Origin of the Passions, by Edmund Law, M.A. Fellow of Christ College in Cambridge, London, 1730; 2d ed., 1732 (le nom de Gay ne paraît pas dans le titre).

10. Selon Gay, « notre approbation de la moralité et toutes les affections sans exception, se réduisent finalement à des indications de la raison rela

tives au bonheur privé, et ne se rapportent qu'à des choses qui sont conçues comme des moyens tendant à cette fin; la vertu, c'est « la conformité à une règle de vie, qui dirige les actions de toutes les créatures rationnelles en ce qui concerne leur bonheur réciproque : conformité à laquelle tous sont obligés dans tous les cas ». Le bonheur, c'est << la somme des plaisirs ». L'obligation, c'est, par une conséquence de cette définition de la vertu, « la nécessité d'accomplir, ou de s'abstenir d'accomplir une action, en vue d'être heureux ».

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11. Le problème à résoudre est de savoir pourquoi tous les hommes n'ont pas conscience d'avoir le bonheur pour fin unique de toutes leurs actions, mais se croient animés de passions diverses, ayant toutes des objets distincts et irréductibles. Gay répond : « D'abord nous percevons ou imaginons quelque bien réel, c'est-à-dire une aptitude à promouvoir notre bonheur, dans les choses que nous aimons et que nous approuvons. Nous prenons par suite du plaisir à ces cboses; et l'idée de ces choses est à ce point attachée et associée dans nos esprits à l'idée du plaisir que l'une ne peut se présenter sans que l'autre soit aussi suscitée. Et l'association demeure même après que ce qui forma d'abord la connexion est tout à fait oublié, ou peut-être a cessé d'exister, et a été remplacé par son contraire». Ainsi s'expliquent, par des complications diverses d'une passion unique, l'avarice, l'amour, la vengeance. Ainsi s'explique non seulement l'exagération, en intensité et en durée, de nos passions, mais encore leur transfert à des objets impropres, les illusions de la passion. L'association des idées rend donc également compte, dans la théorie des passions, du normal, et de l'anormal. Son influence apparaît plus considérable encore, fait observer Gay, si l'on tient compte, à côté des associations dont nous sommes les auteurs, de celles que nous apprenons d'autrui, et qui naissent de l'éducation.

12. Observations on Man, his frame, his duty, and his expectations. — Hartley est encore l'auteur d'un opuscule intitulé: Conjecturæ quædam de sensu, motu et idearum generatione (publié dans Parr's Metaphysical Tracts, 1837), appendice à un traité de médecine, où, « sous forme de démonstrations mathématiques (eo quod hæc forma commodissima videatur ad rerum discutiendarum vim et mentem rite assequendum), il développe la même doctrine. Ses a conjectures» sont, dit-il, empruntées « ex hac Theoria, qualis ab Anatomicis et Medicis jam elaborata est, collata cum iis, quæ Newtonius de Vibrationibus per Animalium cerebra propagatis, Lockius autem, et post eum alii Viri celebres, de Associationis in mentem humanam vi, tradidere». Il compte sur sa doctrine: 1° pour développer la connaissance du système nerveux; 2° pour expliquer les phénomènes de la mémoire et de l'intelligence animale; 3° pour fonder la vraie logique; 4° pour réformer la morale.

13. On Man, Part. I, chap. ш, prop. LXXXVII. Natural philosophy... Its parts are mechanics, hydrostatics, pneumatics, optics, chemistry, the

theories of the several manual arts and trades, medicine and psychology or the theory of the human mind, with that of the intellectual principles of brute animals.

14. On Man, Part. I, chap. 1: « La méthode qui convient pour philosopher semble être de découvrir et d'établir les lois générales de l'action qui affectent le sujet considéré en partant de certains phénomènes choisis, bien définis et bien vérifiés, et puis d'expliquer et de prédire les autres phénomènes par ces lois. C'est la méthode d'analyse et de synthèse recommandée et suivie par Sir Isaac Newton ». - Hume, en raison, peut-être, de la singulière incertitude de sa position logique, semble, en même temps qu'il se déclarait newtonien en psychologie, avoir hésité à introduire trop de fixité et de rigueur dans l'expression des faits de conscience: il n'emploie le terme de « phénomène » qu'accidentellement (par exemple Treatise, Book I, Part. II, Sect. V, ed. Green, vol. I, p. 364). Il parle des principes de l'association, et n'emploie le mot de « loi » qu'au sujet des phénomènes physiologiques qui accompagnent la sensation, Treatise, Book I, Part IV, Sect. 1 (Vol I, p. 476): The spirits being diverted from their natural course, are not governed in their movements by the same laws, at least not to the same degree, as when they flow in their usual channel. 15. On Man, Part I, chap. 1.

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16. An Examination of Dr. Reid's Inquiry into the Human Mind on the Principles of Common Sense, Dr. Beattie's Essay on the Nature and Immutability of Truth, and Dr. Oswald's Appeal to Common Sense in Behalf of Religion, by Joseph Priestley, LL. D. F. R. S., 1774. Epigraphe empruntée à Gay «As some men have imagined innate ideas, because they had forgot how they came by them, so others have set up almost as many distinct instincts as there are acquired principles of acting. Dans la préface, Priestley se donne pour un disciple de Locke et Hartley, annonce que la réédition des Observations on Man est sous presse (pp. XVIII-XIX): Those who are not fond of much close thinking, which is necessarily the case with the generality of readers, and some writers, will not thank me for endeavouring to introduce into more public notice such a theory of the human mind as that of Dr. Hartley. His is not a book that a man can read over in a few evenings, so as to be ready to give a satisfactory account of it to any of his friends who may happen to ask him what there is in it, and expect an answer in a few sentences. In fact, it contains a new and most extensive science, and requires a vast fund of preparatory knowledge to enter upon the study of it with any prospect of success ». Priestley ne sait comment expliquer la réaction, qu'il constate en Écosse, contre la nouvelle science psychologique. Sans doute il est naturel que les découvertes de Locke, comme celles de Copernic, Galilée et Newton, rencontrent, de la part des préjugés régnants, une résistance opiniâtre. « As to Dr. Hartley, his day of trial is not yet come, and one of my views in this publication, and some others that I have projected, is to bring it on ;

not doubting but that it will stand the test, and be better known, and more firmly established after such a scrutiny.

17. Hartley ne veut pas dire « que la matière puisse être douée de la faculté de sentir»; il pense que sa doctrine peut s'adapter à toutes les théories courantes (l'occasionalisme, par exemple, ou la théorie de l'harmonie préétablie) sur les rapports de l'âme et du corps (Conjecturæ, Scholium generale): il retient seulement cette notion, commune à tous les systèmes, que les sensations sont toujours accompagnées de mouvements. Mais on admet pareillement que, la quantité de matière est, chez tous les corps, proportionnelle à la pesanteur: connait-on, cependant, le lien qui existe entre la quantité de matière et la pesanteur? « Pareillement, si de l'espèce de mouvement que nous appelons vibrations, on peut montrer par des arguments problables qu'elle accompagne toutes les sensations, toutes les idées et tous les mouvements, et leur est proportionnelle, nous sommes libres alors ou de faire des vibrations l'exposant des sensations, des idées et des mouvements, ou de ces derniers phénomènes les exposants des vibrations, selon que cela est plus commode pour notre enquête. » (Prop. V.. Scholium). Les deux pouvoirs, de vibration et d'association, sont évidents, chacun à part de l'autre : « de sorte que la doctrine de l'association peut être prise comme fondement assuré, et comme guide pour conduire nos enquêtes futures, quoi qu'il advienne de la doctrine des vibrations ».

18. Hartley's Theory of the Human Mind, on the principle of Association of Ideas; with essays relating to the subject of it. By Joseph Priestley, LL. D. F. R. S. London, 1775. Priestley maintient en général, dans sa version, les mots vibration et vibratiuncule; pourtant, dans la première partie, pour faciliter le travail des commençants, il les supprime, et donne alors en note le texte primitif.

19. Ibid. Préface.

20. Introduction, ch. X, xxxvIII (Bowring, vol. I, p. 57): Strictly speaking, habit, being but a fictitious entity, and not really anything distinct from the acts or perceptions by which it is said to be formed, cannot be the cause of anything. The enigma, however, may be satisfactorily solved upon the principle of association, of the nature and force of which a very satisfactory account may be seen in Dr. Priestley's edition of Hartley on Man. Cf. Logical arrangements, Bowring, vol. V. p. 286: Whether there ever were a time at which the word happiness failed of presenting to my mind the character of an aggregate, or compound, of which pleasures, and the exemption from corresponding pains, were the sole elements, is more than at present I can recollect. The satisfaction I remember to have experienced at the observation of this interpretation, as given to it in the first place by Helvetius (in his book De l'Esprit), and afterward by Hartley (in his Treatise on Man, or rather the abridgment of it) aflords some presumption of its being at the first of these times new to me. But perhaps the cause of that satisfaction was not the novelty of the notion in relation

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