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An Enquiry into the Origin of the Human Appetites and Affections, showing how each arises from Association, with an Account of the Entrance of Moral Evil into the World. L'auteur pose que « tout plaisir est en raison composée de son intensité et de sa durée ». Donc, pour des intensités égales, le plaisir est comme la durée; pour des durées égales, comme l'intensité. Donc, quand les intensités et les durées des deux plaisirs sont en raison inverse les uns des autres, les plaisirs sont égaux. Donc, enfin, un plaisir infiniment petit peut, dans certains cas, être préférable à un plaisir infiniment grand. Il est extrêmement douteux que Bentham ait connu l'un ou l'autre de ces deux ouvrages; il est, disons-nous, d'autant plus intéressant d'observer la conspiration de toutes les intelligences, à une époque donnée, vers des opinions et des théories communes.

45. Inquiry concerning the Principles of Morals, Appendice II, of SelfLove (Essays, vol. II, pp. 268-9).

46. Introduction, etc. chap. V, § xx; chap. X, § xxv; chap. XII, § IV; chap. XIX, § VII (Bowring, vol. I, pp. 18, 52-3, 69, 143). Plus tard, Bentham (v. Logical arrangements Bowring, vol. I, pp. 18, 52-3, 69, 143).

Plus tard, Bentham (v. Logical arrangements Bowring, vol. III, pp. 290-1) distinguera, en dehors des quatre sanctions physique, politique, morale et religieuse, la sanction a sympathique » ou « de sympathie D:

In the case of the sanction of sympathy, or sympathetic sanction, the occasion on which any pleasure or pain appertaining to this sanction is capable of being experienced is, when of some act which the person in question has it in contemplation to exercise, a consequence about to result is pleasure or pain, in any shape, as the case may be, in the breast of some other person in whose well-being the person in question experiences an interest, produced by the force of the sympathetic affection ».

47. Essay VI. On the Independency of Parliament (vol. I, p. 117 sqq). 48. Introduction, etc., ch. XIV, § XXVIII (Bowring, vol. I, pp. 90-1). 49. Traités, Principes du Code Pénal, Partie I, chap. vIII: Les motifs personnels sont les plus éminemment utiles, les seuls dont l'action ne peut jamais être suspendue, parce que la nature leur a confié la conservation des individus ce sont les grandes roues de la société. Traités, Principes du Code Civil, partie II, chap. v (Bowring vol. I, p. 339): Chaque individu a pour occupation constante le soin de son bien-être, occupation non moins légitime que constante; car supposez qu'on pût renverser ce principe, et donner à l'amour d'autrui l'ascendant sur l'amour de soi-même, il en résulterait l'arrangement le plus ridicule et le plus funeste. — Cf. Hutcheson, System of Moral Philosophy, Book I, chap. IV, § VII...none of the truly natural and selfish appetites and passions are of themselves condemned as evil, when they are within certain bounds, even tho' they are not referred by the agent to any public interest. It was tnecessary for the general good that all such affections should be implanted in our species...; Nay, as these selfish affections are aiming at an end

necessary to the general good, to wit the good of each individual..., it was highly proper and benign in the Author of Nature to invite no to the culture of the powers.

50. Recherches sur la Société, sub finem.

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51. Bowring, vol. V, p. 68; note manuscrite de Bentham, 1774 : « There is no man that doth a wrong for the wrong's sake, but thereby to purchase himself profit or pleasure. This grand truth was not hidden from Lord Bacon. His was a mind to be struck with the beauty of truth wherever it met him, but his was not an age when to pursue it to the utmost was lither practicable or safe. « Cum vitia prosint, peccat qui recte facit: if vices were upon the whole matter profitable, the virtuous man would be the sinner ».

52. Hume, Essay XXIV, of refinement in the arts. Helvetius critique, dans le même esprit, La Rochefoucauld (de l'Esprit, discours I, chap. IV). - Cf. Adam Smith, Theory of Moral Sentiments, Part. VII, sect. II. - Bentham, Introduction, chap. X, § XIII (Bowring, X. pp. 22-73. Godwin, Political Justice, 2o édit. liv. VIII, chap. vII. — Malthus, Principle of Population, Appendice, 9 édit., p. 492.

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53. Dès 1735, (v. la lettre à Lister du 12 déc. 1736), Hartley avait écrit deux traités intitulés The Progress to Happiness deduced from Reason. La vingt-deuxième et dernière proposition de ses Conjecturæ affirme que la faculté de gagner le plaisir et d'écarter la douleur doit commencer avec la naissance et s'accroître de jour en jour; Hartley la démontre par les considérations qu'il reprendra plus tard (les étendant de l'individu à l'espèce) dans ses Observations, et conclut, dans un cinquième et dernier corollaire, à la coïncidence des causes efficientes et des causes finales. »

54. Hartley pense que « nous devons estimer tous nos plaisirs également, par leur grandeur, leur permanence et leur tendance à en produire d'autres ; et nos peines de la même manière. » On Man., Part I, sect. II, Prop. XIV, cor. 10). C'est l'intensité, la durée et la fécondité de la théorie de Bentham.

55. On Man, Part I, chap. 1, sect. II, Prop. XIV, cor. 9... Hartley continue Or, in other words, association, under the supposition of this corollary has a tendency to reduce the state of those who have eaten of the tree of the knowledge of good and evil, back again to a paradisiacal one... - Pour faire sa démonstration, Hartley a besoin qu'on lui accorde (aussi bien dans les Conjectura que dans les Observations) que les mouvements qui produisent du plaisir l'emportent en nombre, dès le premier instant, sur ceux qui occasionnent de la peine.

56. Ibid, cor. 12. — Cf. chap. III, sect. 1, prop. LXXXV;

chap. III, sect. v.II, prop. LXXiv, 4°.

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57. Voir tout le début de l'Essay on the first principles of government (1767). Priestley avait été en correspondance avec Hartley peu de temps avant la mort de celui-ci (1757).

58. Essay VI, of the independency of Parliament (vol. I, p. 117).

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59. Morellet, Mémoires, vol. I, p. 68: L'éloignement où j'étais de Paris et les occupations que me donnait mon voyage, m'empêchèrent de suivre la destinée du livre de l'Esprit avec l'intérêt que j'y eusse mis sans doute au milieu de mes amis philosophes qui regardaient tous Helvetius comme un apôtre et un martyr de la philosophie. Les Italiens, parmi lesquels je vivais, ne s'en occupaient pas encore, quoique ce fût le pays de l'Europe où cet ouvrage devait avoir le plus grand succès, et a fini par l'obtenir. — En Russie, v. Westminster Review, vol. I, p. 90. — Bowring, vol. X. p. 56 : joie de Bentham lorsqu'il rencontre à Bucarest « un jeune homme intelligent, qui parle Français et lit Helvetius. Bentham fait la connaissance du Dr Schwediaur, d'Edinbourg, et tout de suite a confiance en lui: «il adore Helvetius » (lettre à Samuel Bentham, 27 octobre 1778; add. mss. Brit. Mus. 33, 538, f. 247). Franklin « a toujours un Helvetius sur sa table»: on peut donc le considérer comme un réformateur sincère (même lettre; ibid., f. 248). V. dans Sybil, le roman de Disraëli, le portrait de lord Marney, le grand seigneur intellectuel, le représentant d'une aristocratie qui avait fait son temps, « cynique, dénué de sentiment, arrogant, positif, dur. Il n'avait pas d'imagination, avait épuisé le peu de sensibilité qu'il avait reçue en naissant, mais il était pénétrant, argumentateur, et ferme jusqu'à l'obstination. » Sans éducation première, il s'était mis à l'école des philosophes français. « Il avait formé son esprit avec Helvetius, dont il tenait le système pour irréfutable, et en qui seul il croyait. Armé des principes de son grand maître, il pensait pouvoir traverser l'existence dans une armure d'acier, et vous donnait toujours, dans les relations quotidiennes, l'impression d'un homme qui avait conscience que vous essayiez de le duper et vous en estimait plutôt, mais dont l'œil froid, méchant, toujours actif, vous provoquait. » (Book II, chap. 1). - En 1800, le docteur Parr consacre une page des notes de son Spital Sermon à réfuter Helvetius; en 1805, Hazlitt publie des remarks on the systems of Hartley and Helvetius: I do not mean that Helvetius was the first who conceived the hypothesis here spoken of, for I do not think he had wit enough to invent even an ingenious absurdity; but it was through him, I believe, that this notion has obtained its present popularity.»

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60. Dans sa préface, Helvetius s'excuse d'avoir dû, pour obéir aux exigences de la censure, supprimer plusieurs citations de Hume. Sur les influences anglaises que subit la pensée de Helvetius, v. Rae, life of Adam Smith, pp. 142-3, 200.

61. Bowring, vol. X, p. 10: dans la discussion que Fénelon imagine, en Crète, sur la meilleure forme de gouvernement.

62. Pendant qu'il est à Oxford, son père lui assigne pour tâche, en outre de ses travaux d'Université, la traduction d'un livre des Tusculanes. Pendant plus d'un mois, de février à mars 1761, (add. mss. Brit. Mus. 33, 537, ff. 72-82), Bentham s'applique à la tâche. La version nous a été conservée

(add. mss. Brit. Mus. 33, 537, ff. 83-123); Cicéron, dans le texte traduit, développe longuement cette idée que la vertu consiste à mépriser le plaisir. On conçoit que Bentham ait toujours gardé à Cicéron une rancune fortement motivée. « L'idée, écrit-il, (v. p. bas Appendice II) de considérer le bonheur comme pouvant se résoudre en une pluralité de plaisirs distincts est directement contraire aux doctrines exposées dans les Tusculanes de Cicéron; livre qui, de même que la plupart des autres écrits philosophiques de ce grand maître du langage, n'est pas autre chose qu'un tas de sottises. a

63. De septembre à novembre 1770 (add. mss. Brit. Mus. 33, 537, ff. 229233).

64. A partir du 25 sept. 1775 (add. mss. Brit. Mus. 33, 537, ff. 361-2). Samuel est en France, apprenant le français. « Que vous vous sentirez heureux, s'écrie Jérémie, de posséder bientôt une langue qui vous payera si bien de votre travail? Oui, vous lirez avec Davies (et pourquoi non avec moi?) le divin Helvetius. » — Et il termine sa lettre par ees mots : « ... Tout jusqu'ici, sans dictionnaire et sans grammaire. Ne voila-t-il pas que je suis bon Français? Quand j'ai temps de réfléchir un peu, je fais assez bien. »

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65. Le Taureau Blanc, en juillet 1774 (add. mss. Brit. Mus. 33, 537, ff. 288-9 et 296-7). « It's a sad wicked book you must perceive, écrit-il à son frère. You must keep it close, and not let it be seen by anybody except (sic) in such an out of the way corner as yours, you should chance to meet with one of us; and then you must use discretion. Remember the sage Mambrès preaches up discretion and, whatever you do, let it not be know for mine.»- Son ami Lind lui adresse une lettre écrite dans l'écriture tremblée d'un vieillard et supposée écrite par Voltaire à son château de Ferney, ce 20 juillet 1774 » (Add. Mss. Brit. Mus. 33, 537, ff. 294-5). — L'influence du style voltairien nous paraît indiscutable dans tous les manuscrits français de Bentham. Quand Bentham (v. p. 136) compare les juristes à Nabuchodonosor, faisant tuer les gens pour ne pas savoir deviner ses rèves, il se souvient du Taureau Blanc (chap. II); de même encore (v. p. 273), quand, parlant à lord Shelburne, il se compare à l'âne de Balaam (cf. Taureau Blanc, chap. 11).

66. V. par exemple Mss. Univ. Coll. n° 100; un fragment intitulé : Histoire du progrès de l'esprit humain dans la carrière de la législation. ..... Voilà dans plus d'une carrière la marche de l'esprit humain. D'abord ignorance (var. insouciance), puis conjectures vagues, puis érudition, puis esprit, puis raison et science. Il a fallu que Descartes ait donné de l'esprit sur la physique générale avant que Newton ait fait jaillir les lumières de la Raison. Il a fallu que Malebranche ait donné de l'esprit sur les fondements de la Métaphysique, avant que Locke en eût fourni la perspective juste. Dans la législation il a fallu que les anciens aient précédé Groot et Puffendorf, que Groot et Puffendorf aient précédé Montesquieu, et que

Montesquieu ait précédé celui auquel les hommes sont redevables d'un système de législation complet et raisonnable..... Le livre de Montesquieu où il y a tant d'esprit et si peu de vérité. Ce livre que le monde ne cesse encore de louer, ce livre dont d'Alembert fait l'éloge, et, ce qui est bien plus, l'analyse.

67. « J'avais déjà, écrit Bentham, commencé à bâtir sur ce fondement quand l'Essai sur la Philosophie Morale de Maupertuis tomba entre mes mains. Ce philosophe ingénieux, dont l'ouvrage est de quelques années antérieur à celui de M. Beccaria, part de la même idée fondamentale d'analyser le bonheur. Mais il n'avait suivi cette idée qu'à moitié, négligeant de tenir compte des deux éléments de la proximité et de la certitude.» (v. Appendice II) L'Essai de Maupertuis ne peut manquer d'avoir frappé l'attention de Bentham. Dans son chapitre 1, Maupertuis, après avoir défini ce qu'il entend par les termes de plaisir, de peine, de moment heureux, de moment malheureux, établit que « pour avoir l'estimation des moments heureux ou malheureux, il faut avoir égard non seulement à la durée, mais encore à l'intensité du plaisir ou de la peine. Une intensité double et une durée simple peuvent faire un moment égal à celui dont l'intensité serait simple, et la durée double. En général, l'estimation des moments heureux ou malheureux est le produit de l'intensité du plaisir ou de la peine par la durée ». Puis Maupertuis définit le bien, « une somme de moments heureux, le mal, << une somme semblable de moments malheureux »; le bonheur, « la somme des biens qui reste, après qu'on en a retranché tous les maux », le malheur, << la somme des maux qui reste après qu'on en a retranché tous les biens ». << Le bonheur et le malheur dépendent donc de la compensation des biens et des maux ». Maupertuis ne tient pas compte, dans son calcul, de l'éloignement et de la probabilité; il considère même expressément que l'éloignement doit être négligé; et peut-être a-t-il raison, sur ce point, contre Bentham. « Ce qui ajoute une nouvelle difficulté à la comparaison des biens et des maux, c'est le différent éloignement d'où on les considère. S'il faut considérer un bien éloigné avec un bien présent, ou un mal présent avec un mal éloigné, rarement fera-t-on bien cette comparaison. Cependant l'inégalité des distances ne cause de difficulté que dans la pratique car l'avenir, qui vraisemblablement est à notre portée par l'état de notre âge et de notre santé, devrait être regardé à peu près comme le présent ». Bentham reproche en outre à Maupertuis ses conclusions « aussi fausses qu'elles sont mélancoliques », dues, selon lui, à une définition du plaisir excluant tous les degrés, sauf le plus intense, du plaisir. Effectivement, Maupertuis, en partant de cette donnée, exactement opposée à celle de Hartley, que « dans la vie ordinaire, la somme des maux l'emporte toujours sur celle des biens », aboutit à une sorte d'ascétisme : il conseille de renoncer aux plaisirs et aux peines du corps : les plaisirs de l'âme ne s'affaiblissent pas par la jouissance, l'âme les ressent dans toute son étendue, ils fortifient l'âme loin de l'affaiblir; quant aux peines de l'âme, il est toujours au pouvoir du sage de les éviter. - Bentham semble avoir

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