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sentants ceux qui sont remplis de l'esprit du Christ, et le prouvent par leur vie et leurs actions; mais ceux qui sont animés de l'esprit de l'Eglise de ce parti et qui le prouvent en reconnaissant la confession de l'Eglise.

"Ce parti n'hésite pas, en laissant de côté tout amour chrétien, de qualifier la confession de l'Eglise de blasphémateurs hardis qu'elle n'est pas obligée de souffrir, même extérieurement, au milieu d'elle, que par suite de son profond abaissement. "L'organe de ce parti, c'est la Gazette de l'Eglise évangélique, publiée ici par le professeur Hengstenberg; on peut le comparer au judaïsme à la naissance du christianisme et à l'Eglise de Rome à l'époque de la réformation. Par suite de cette erreur fondamentale que la vérité chrétienne n'est contenue que dans la forme traditionnelle, n'est qu'un objet extérieur de la croyance, et non pas l'essence vraie et la plus intime de l'homme, ce parti perd la vérité même et reçoit là, en place de la vérité, sa forme et son apparence; au lieu de la liberté il a l'esclavage; au lieu de l'Evangile le dogme, et au lieu du protestantisme le principe du catholicisme. Nous sommes bien loin de condamner les hommes de cette tendance comme tels, au contraire, nous reconnaissons qu'eux aussi cherchent la vérité, mais leur principe est contraire à l'essence du protestantisme ainsi qu'au développement et à la conscience de notre temps. Aussi ne sommes-nous pas étonnés que l'opinion publique se prononce contre eux, et que les tendances pratiques aient provoqué des protestations ouvertes.

Bien

"Nous reconnaissons devant Votre Majesté royale, avec un respect profond et la sincérité que nous devons à Votre Majesté, comme fidèles sujets et représentants de la bourgeoisie, que ces protestations et les excitations qui s'y rattachent nous paraissent mériter une sérieuse appréciation. Une opinion et une direction dogmatique seule peut bien de nos jours provoquer une polémique littéraire, mais non, comme c'est le cas ici, occuper la presse quotidienne et remuer les masses. plus, ces excitations ne nous paraissent venir que de la crainte et de l'opinion que les autorités de Votre Majesté auxquelles la direction de l'Eglise est confiée, n'agissent dans le sens du parti contre lequel les protestations sont dirigées, et ne donnent suite aux nombreuses sommations qui lui ont été faites de se prononcer contre une manière plus libre de concevoir le christianisme.

"Une pareille intervention, bien que nous ne la craignions pas, en égard à la liberté de conscience et de croyance que Votre Majesté a toujours accordée à ses sujets et qu'elle a énergiquement protégée, serait profondément regrettable nonseulement en elle-méme, mais aussi à raison des conséquences fâcheuses qui en résulteraient. Le christianisme et l'Eglise évangélique n'ont pas besoin d'une protection extérieure pour conserver la pureté de leur doctrine, et ne peuvent se soumettre à une pareille protection.

"L'Eglise ne progresse qu'à la condition de combattre toujours et de triompher de toute erreur et de tout ce qui est impie; mais cette lutte est purement intellectuelle, et l'Eglise protestante possède dans son principe profond, mais dans ce principe seulement, la puissance de soutenir victorieusement cette lutte. Qui donc oserait se poser comme juge de la vérité dans une Eglise qui ne reconnaît d'autre chef que le Christ et n'accorde l'infaillibilité à aucun mortel? Le symbole jugerat-il la vérité ? Mais le symbole est tiré de la parole de Dieu révelée dans la Bible, et la parole biblique a besoin d'interprétation; et pour cela il faut l'esprit éclairé. La Bible elle-même dit qu'elle n'est pas une loi de la croyance.

"L'esprit de Jésus-Christ est seul juge de tout; et si l'on pouvait supposer que l'Eglise fût jamais abandonnée de cet esprit, elle serait morte. Elle trouve dans les actes de sa fondation et de son passé le fil conducteur qui la conduit hors du labyrinthe des erreurs humaines, ainsi que la règle des développements de sa doctrine; mais l'esprit de Jésus-Christ, qui doit survivre en elle, si elle doit être une Eglise, est son véritable guide et son unique juge, ainsi que l'unique juge des siens. Pour donner carrière à cet esprit, il faut assurément que l'Eglise ait un développement et une constitution qui mettent ses membres en état de travailler sérieusement au temple du Seigneur. Quoique l'Eglise soit dans l'Etat et se trouve dans de nombreux rapports avec la vie politique et celle du peuple, l'Eglise, considérée dans son essence, n'est pas une institution de l'Etat. Mais notre Eglise a reçu, par son développement historique, une forme qui ne lui permet pas développer avec énergie

toute sa force vitale. Nous prenons la liberté de manifester dés à présent nos vœux et nos prières modestes sur le mode et la forme de cette institution. Mais, après avoir examiné l'état actuel de nos rapports ecclésiastiques, nous avons cru que notre devoir nous commandait de déclarer respectueusement à Votre Majesté que l'Eglise evangélique, si elle veut aspirer avec une force nouvelle à sa haute destination, a besoin d'une nouvelle constitution qui lui en dorne le moyen avec la participation énergique de ses membres.

"C'est pourquoi nous prions humblement Votre Majesté de vouloir bien ordonner aux autorités chargées du gouvernement de l'Eglise de ne limiter en aucune manière la liberté de la doctrine dans l'Eglise évangélique, autant que ces doctrines ne sont pas en opposition avec la morale publique et ne compromettent point la sûreté et la prospérité de l'Etat. Nous prions en outre humblement Votre Majesté de vouloir bien ordonner qu'une commission de membres ecclésiastiques et laïques de l'Eglise protestante soit convoquée dans toutes les provinces du royaume pour préparer un projet de constitution de notre Eglise qui soit en rapport avec les besoins actuels et qui devra, après discussion dans les synodes provinciaux, et d'accord avec un synode général, devenir, avec la haute sanction de Votre Majesté, la base de la vie religieuse de l'administration et du gouvernement de l'Eglise dans notre Eglise évangélique.-Suivent les signatures.

"Berlin, 22 aout 1845."

Voici la réponse du Roi :

"J'ai donné à la municipalité de Berlin un long délai pour qu'elle eût le temps de réfléchir à sa démarche. Je n'ai consenti à écouter l'adresse que sous la condition qu'elle me serait présentée et lue par la municipalité elle-même. Je me plaisais à espérer qu'elle envisagerait cette question sous un autre aspect, et qu'elle finirait par voir ce qu'il y a d'étrange à débiter en ma présence, face à face avec moi, une longue dissertation théologique. Enfin, Messieurs, vous l'avez voulu et j'ai souscrit à votre vœu. J'accorde volontiers à la première autorité de ma chère ville natale ce que je refuserais à d'autres. C'est un privilége dû aux sentiments de véritable fidélité au Roi, dont cette municipalité à constamment donné l'exemple aux habitants de la capitale. Vous avez parlé, j'ai écouté; maintenant je vais répondre, autant que je le puis, après avoir prêté l'oreille à votre adresse.

"La municipalité paraît prendre un grand intérêt aux affaires ecclésiastiques; il faut donc supposer qu'elle connaît à fond la situation légale de notre Eglise évangélique; elle doit savoir que lorsqu'à l'époque de la réformation le pouvoir ecclésiastique perdit ses chefs, l'Eglise et les réformateurs eux-mêmes transmirent l'autorité spirituelle au souverain du pays. Cette autorité est donc une des prérogatives de ma couronne, et en augmente le fardeau. Elle m'impose une pénible tâche; mais elle me confère aussi le droit incontestable et incontesté de veiller à l'organisa tion de l'Eglise. Je m'abstiens de l'exercer ; les cinq années de mon règne le prouvent; et remarquez ceci, Messieurs, car c'est le point culminant de ma réponse, je m'abstiens, parceque je suis d'avis que l'Eglise doit procéder par elle-même. Feu le roi, mon père, lui a fait un don précieux en la dotant des synodes.

"A la vérité, l'ancienne administration du département des cultes n'était pas favorable à cette institution, aussi la négligea-t-elle. Sous le ministre actuel, qui s'effraie aussi peu que moi des lumières et de la publicité, ces synodes ont repris une vie nouvelle. Les synodes sont les organes compétents pour proclamer l'opinion de l'Eglise. S'ils prennent l'initiative d'une nouvelle organisation de l'Eglise, alors je mettrai volontiers la main à l'œuvre, et je bénirai le jour où je pourrai remettre le pouvoir ecclésiastique à qui de droit; mais sans cette initiative des organes légitimes, je ne ferai rien. Du reste, je dois contester à la municipalité toute initiative ou toute intervention dans l'organisation de l'Eglise évangélique ; je lui reconnaîtrais volontiers le droit moral, si elle avait rempli à un degré éminent ses devoirs de patronage; si, en d'autres circonstances, elle avait manifesté le même intérêt pour les affaires ecclésiastiques; si, enfin, elle avait respecté les liens de la fraternité protestante.

"Mais, la main sur la conscience, Messieurs, il ne m'est vraiment pas possible de vous reconnaître ce droit moral. Jetez un regard sur la situation du clergé de

cette capitale. En aucune ville, grande ou petite, de ce royaume, on ne prend si peu de souci de la charge des âmes! Il est un fait qu'il importe surtout de ne pas perdre de vue, quelque incroyable qu'il paraisse, et pourtant, il est vrai, c'est que, sous Frédéric-Guillaume ler, lorsque la ville ne comptait que de 60 à 70 mille habitants, le nombre des prêtres était en réalité, et non pas proportionnellement, beaucoup plus considérable qu'il ne l'est aujourd'hui, que le chiffre de la population de Berlin s'élève à 400,000.-On a souvent tenté de mettre fin à cet intolérable état de choses.

"Des particuliers, des communes, feu mon père et moi-même, tous nous avons entrepris cette œuvre. Mais tous ces efforts ont toujours éprouvé de si fâcheuses entraves, que ce n'est qu'à force de temps et de labeur que quelques-uns ont eu du succès, tandis que tous les autres ont échoué.

"Récemment encore, Messieurs, la fraternité protestante a reçu de douloureuses atteintes, quand vous avez rejeté la requête que vous adressaient des protestants Anglicans pour avoir temporairement la jouissance en commun d'une des églises dépendant de l'autorité municipale, et cela au moment où, sans avoir, à ce que je crois, reçu la demande, vous offriez aux dissidents de l'Eglise romaine l'usage de deux temples. Les choses étant ainsi, je ne puis malheureusement accorder à la municipalité un droit moral que je voudrais bien lui reconnaître. Pour finir, je vais aborder ce qui m'a le plus péniblement affecté dans votre adresse. Vous désignez sous le nom de parti les véritables fidèles de l'Eglise évangélique. Rien ne m'a plus vivement affligé. Mais vous ne vous êtes pas arrêté là. Vous accusez, bien que d'une manière détournée, mais cependant assez explicite, mon gouvernement de favoriser un parti. Sur ce dernier point, Messieurs, je contiens mon ressentiment par respect pour ma propre dignité et pour celle de la magistrature. Du reste, j'ajouterai quelques mots.

"La municipalité s'est laissé tellement aveugler par son zèle, qu'elle profère un nom et le donne comme bannière d'une opinion à laquelle, avec plus de calme, moimême ou chacun de vous, nous ne pourrions reprocher qu'une trop grande ardeur dans l'accomplissement des devoirs imposés par votre serment, et une manière de les comprendre dans un sens étroit. En cela, je serais parfaitement d'accord avec vous. Vous accusez ces hommes auprès de moi, en un moment où notre Eglise est le plus affligée et le plus outragée par ceux qui ont prêté à notre religion le même serment que les hommes qui sont en butte à vos accusations. Ces serments ont été prêtés spontanément, solennellement, à la face des saints autels, et ceux qu'ils tiennent liés prêchent l'apostasie, emploient des moyens illégaux, excitent le peuple et le convoquent en assemblées.

"L'adresse n'en mentionne aucun, et ne frappe pas d'une juste réprobation ces menées inouïes. Toute l'Europe a les yeux sur nous et sur les agitations de notre Eglise. Que doivent penser de l'état de notre Eglise et de notre patronage les confessions étrangères et les hommes impartiaux entre eux, lorsque la municipalité de Berlin élève, en présence de son roi, des accusations si dures contre ceux qui sont trop fidèles, tandis que, pour les autres, qui ont tous les criteriums (denen auch nicht ein Criterium fehlt), qui désignent un parti et un parti très dangereux, le conseil municipal n'exprime aucune plainte? Voilà ce qui m'a profondément affligé ; je le déplore comme un malheur, et je vous en exprime toute ma désapprobation.

"La véritable amitié ne consiste que dans la sincérité: sous ce rapport, j'ai fourni ma part, en vous exprimant franchement et sérieusement, selon ma conscience, mon opinion, à vous, que je me plais à appeler mes amis. Il existe depuis 400 ans, entre ma dynastie et votre ville un beau lien qui a produit les plus heureux résultats. Dans l'assurance que mes paroles, bien interprétées, fortifieront et resserreront ce lien, je vous congédie en vous donnant l'assurance de ma bien.. veillance."

NOTICES OF RECENT PUBLICATIONS,

ETC.

1. Jenyns' Observations on Natural History. 2. Maskell's Ancient Liturgy of the Church of England.-Maskell's Monumenta Ritualia. 3. Allies' Church of England cleared. 4. Proceedings of Archæological Institute. 5. Todd on Antichrist. 6. Hook's Ecclesiastical Biography. 7. Schiller's Works. 8. Plummer's Clergyman's Assistant. 9. Outlines of the Christian Faith. 10. Winterton, by Mrs. Vidal. 11. The Church, &c., by Mc Neile. 12. Brown's Justin Martyr. 13. Bennett on the Eucharist. 14. Gatty's Sermons, 15. Whitley on the Life Everlasting. 16. Bishop Parry on the Ordination Vows. 17. Hastings' Sermons. 18. Bishop of Lincoln's Charge. 19. Harington's Succession of Bishops. 20. Miscellaneous.

1.-Observations on Natural History: with an Introduction on Habits of Observing, as connected with the Study of that Science. Also a Calendar of Periodic Phenomena in Natural History; with Remarks on the Importance of such Registers. By the Rev. LEONARD JENYNS, M.A., &c. London; Van Voorst.

THE author of this pleasing and instructive volume, is one of the rather numerous class of writers who have followed in the track of the venerable author of the Natural History of Selborne; a publication which will always be perused with fresh delight by every observer of the beauties and marvels of creation. The work before us owes its origin to the preparation of notes for a new edition of the History of Selborne, during which a body of materials accumulated, a considerable proportion of which now makes its appearance as a separate work. Of the value and interest of Mr. Jenyns' observations there cannot be any question. Any competent observer who with pencil in hand will regularly, and systematically, for a series of years note down the habits and manners of animals, and the various phenomena presented by the operations of nature, cannot fail to accumulate facts equally valuable and interesting. The resources of nature are inexhaustible, and furnish a never-failing source of new and important

information. There is great justice in Mr. Jenyns' remarks on

this point.

"Let none think," he 66 says, that because we have so many works conducted on the plan of White's, and so much on record in these days respecting the habits of animals, there is nothing more to be learnt. Ray has remarked, that so rich is nature, that a man born a thousand ages hence will still find enough left for him to do and notice. The field open to the observer is really inexhaustible; and this is not more true in respect of the immense number of species inhabiting this globe, than of what is requisite to perfect the history even of those known. In how very few cases, if any, can we say that we have attained to a complete knowledge of any one species, so as to give a detailed account of all its characters and instincts, and the degree to which these are liable to be affected by an alteration in the circumstances of its life. To those who travel in foreign and remote countries, still more to those who are stationed in localities but seldom visited by man, the force of this remark must be obvious."—p. 12.

The following observations, on the pleasure which arises from such studies of the works of God, are well expressed :

"There is much pleasure in watching and registering such natural phenomena as we last alluded to, whether, after all, we turn them to any account or not. Many persons have found their chief happiness in a habit of observing the life and manners of the animals in their immediate neighbourhood, without any view to the facts so acquired being made subservient to the progress of zoology. We would throw no hindrance or discouragement in the way of such observers. We desire not to say any thing that might tend to check their inquiries, though no benefit were thereby to accrue to the higher departments of the science. For we are deeply sensible ourselves of the pleasure which attends an observing habit of mind, as well as its usefulness in other ways, besides its bearing upon the general objects of science. When a man has learnt to take an interest in the varied operations of nature, which are every where being carried on about him, and has acquired the habit of directing his attention to such matters, and keeping his senses always alive to any new information thereby afforded him, he has made himself almost independent of outward circumstances. He has opened to himself a source of occupation and mental enjoyment, but little affected by the ordinary vicissitudes of life,"

Mr. Jenyns observes on the profit and improvement which might be derived from such studies by many persons, who are not tied down by their circumstances to any particular employment, aud who are content to do nothing. Such persons, he argues, might more agreeably fill up their time, and contribute to their happiness, by applying their minds to the great book of nature VOL. VI.-NO. XI.-SEPT. 1846.

N

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